Vous trouverez le modèle de la FAO et ses constantes en page 35 du rapport de la FAO « Food wastage footprint : full-cost accounting". Pour les utiliser, vous devez connaître l’empreinte-eau, l’empreinte-carbone et l’érosion du sol pour le producteur et le produit auxquels vous souhaitez appliquer le modèle de la FAO. Ces empreintes ont été calculées par Soil & More International, selon des standards reconnus internationalement.
Rapport de la FAO
Vous trouverez le modèle de la FAO et ses constantes en page 35 du rapport de la FAO "Food wastage footprint: Full-cost accounting".
Notes sur le modèle de la FAO et la modélisation additionnelle
L’explication ci-dessous clarifie la façon dont les données chiffrées de la « fleur du coût réel » ont été calculées, basée sur des rapports de la FAO « L’empreinte du gaspillage alimentaire : la comptabilisation totale des coûts (2014) » et « Les impacts sur le capital naturel en agriculture (2015) ».
1. LES CHIFFRES DONNÉS
Le climat
Dans le modèle de calcul de la FAO, les coûts cachés du changement climatique générés par la production alimentaire se composent de deux facteurs : les coûts sociétaux des émissions de gaz à effet de serre et les coûts des émissions d’ammoniac. La FAO nous donne une valeur de coût fixe par tonne de CO2 émis. Cette constante est une moyenne mondiale. Pour les coûts d’émissions d’ammoniac, la FAO nous donne un montant fixe par hectare, indépendant du produit ou du lieu, représentant une moyenne mondiale. Les émissions de gaz à effet de serre ou l’empreinte carbone ont été calculées par la fondation Soil & More par produit et par exploitation en ce qui concerne le bio, alors que pour ce qui est du conventionnel, les chiffres ont été utilisées par des exploitations conventionnelles similaires situées dans la même région.
L’eau
Dans le modèle de calcul de la FAO, les coûts cachés de l’utilisation de l’eau générés par la production alimentaire se composent d’un grand nombre d’éléments : l’eutrophisation de l’eau par N (azote) et P (phosphore), les coûts pour ôter le nitrate et les pesticides de l’eau potable, les coûts cachés liés à l’usage de l’eau et les coûts générés par la rareté de l’eau. Les coûts cachés de l’utilisation de l’eau sont les coûts d’infrastructure et d’acheminement couverts par les subventions gouvernementales. La FAO nous donne un montant fixe pat mètre cube d’eau utilisée. Cette constante est donc une moyenne mondiale. L’empreinte eau pour les eaux « grises » et « bleues/vertes » a été calculée par la fondation Soil & More par produit et par exploitation dans le cas du bio, pour le conventionnel les chiffres sont issus d’exploitations comparables situées dans le même environnement. Pour N, P, nitrate et pesticides, la FAO donne une valeur fixe par hectare, indépendante du produit ou du lieu, représentant une moyenne mondiale. Les coûts de la rareté de l’eau sont définis par un montant variable par mètre cube, qui diffère d’un pays à l’autre. Ces derniers n’ont pas encore été calculés pour les producteurs Nature & More par manque de données spécifiques par pays. L’ajout des coûts de la rareté de l’eau augmentera la différence entre bio et conventionnel.
Le sol
Dans le modèle de calcul de la FAO, les coûts cachés de la perte des sols générés par la production alimentaire se composent de deux facteurs : les coûts causés par l’érosion de l’eau et du vent. La FAO donne des montants fixes par tonne de sol érodé par l’eau et respectivement par le vent. Cette constante est donc une moyenne mondiale des coûts de l’érosion par tonne de sol. La fondation Soil & More a calculé le montant net d’érosion par produit et par producteur pour ce qui est du bio, dans le cas conventionnel les chiffres proviennent d’exploitations similaires situées dans le même environnement.
Le modèle de la FAO n’inclut pas tous les coûts : les coûts générés par la dégradation et le compactage des sols, les coûts liés à la perte de biodiversité dans le sol, les coûts produits par la sensibilité accrue aux maladies et aux épidémies suite à la dégradation des sols ne sont pas pris en compte. La différence réelle entre bio et conventionnel est donc plus importante.
La santé
Dans le modèle de calcul de la FAO, les coûts cachés de la santé générés par la production alimentaire se composent de deux éléments : les coûts médicaux résultant directement de l’empoisonnement aux pesticides et les coûts de la perte chronique de bien-être, engendrés par la pollution de l’environnement – du côté de la production dans les deux cas. La FAO donne un montant fixe par hectare pour les deux types de coûts, indépendant de la production ou du lieu, une moyenne mondiale donc. L’usage réel de pesticides par le producteur ne rentre donc pas dans l’équation.
Plusieurs coûts et bénéfices ne sont pas pris en compte dans le modèle de la FAO : les dommages sur la santé des consommateurs (ou les bénéfices santé) et les effets du contenu nutritionnel, du glyphosate, des OGM, des colorants ajoutés, des édulcorants, etc.
Pour l’impact sur la santé, une modélisation additionnelle a été effectuée par EY. Ils sont calculés sur la base de l’impact des pesticides sur les consommateurs et sur les conditions de travail des exploitants et ouvriers agricoles. Pour déterminer le niveau d’exposition aux pesticides, les données des scientifiques Peter Fantke et Olivier Jolliet ont été utilisées ainsi que les données de l’AESA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) et d’Ecolnvent. La prochaine étape est de regarder « l’impact sur la santé » et pour cela, l’unité de mesure DALY de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a été utilisée. DALY (Disability Adjusted Life Years) signifie l’espérance de vie corrigée de l’incapacité. Fantke et Jolliet ont publié une liste de pesticides pour lesquels l’impact DALY a été estimé. En combinant toutes ces données, le cabinet d’audit Ernst & Young (EY) a calculé les impacts des produits bios et non bios. Pour l’impact sur les conditions de travail, une analyse du nombre d’accidents liés au travail et du lien avec l’absentéisme a été effectuée.
2. LES CHIFFRES NON ENCORE DISPONIBLES
Jusqu’à présent, nous n’avons pas donné de chiffres pour les moyens de subsistance, la santé et la biodiversité, le modèle de la FAO ne proposant pas encore d’outils suffisants. Il y a également de nombreux facteurs de coûts pertinents concernant le bio et non pris en compte dans le modèle de la FAO. Voilà un aperçu des possibilités que le modèle de la FAO pourrait offrir jusqu’ici :
Les coûts sociaux
Dans le modèle de la FAO, les coûts cachés de la perturbation sociale générés par la production alimentaire se composent de deux éléments : le coût des conflits et le coût de la perte des moyens de subsistance. Pour ce qui est du coût des conflits, la FAO donne un montant fixe par tonne de sol érodé par l’eau par personne par an. Pour le coût de la perte des moyens de subsistance, la FAO nous fournit également deux chiffres : un pour les pays de l’OCDE et un pour les pays hors OCDE, il s’agit dans les deux cas d’un montant fixe par tonne de sol érodé par l’eau par personne par an.
Plusieurs coûts et bénéfices ne sont pas pris en compte dans le modèle de la FAO : l’influence de la pérennité culturelle, sociale et économique de l’entreprise, par exemple : la façon de traiter les employés, les programmes d’éducation, la distribution de la richesse, l’attitude envers les femmes et les minorités, etc. Les coûts des conflits et de la perte des moyens de subsistance causés par la dégradation du paysage autre que l’érosion, sont également ignorés dans le modèle de la FAO.
La biodiversité
Dans le modèle de calcul de la FAO, les coûts cachés de la perte de biodiversité sont liés à trois causes : le ruissellement de phosphore et d’azote et l’usage de pesticides. Pour chacune des trois causes, la FAO nous donne un montant fixe par hectare, indépendant de la production ou du lieu, une moyenne mondiale donc.
De nombreux coûts et bénéfices ne sont pas pris en compte dans le modèle de la FAO : la gestion et l’agriculture des exploitations telles que les éléments paysagers, les bordures de fleurs, les zones naturelles sur les terres de la ferme, la rotation des cultures, l’agro-biodiversité, la couverture végétale, le contrôle des mauvaises herbes, les techniques sans travail du sol, etc.