Une initiative de

Ard van Gaalen

Biostee

Salut, je m’appelle Ard van Gaalen de Biostee, un projet de collaboration entre trois jardins maraîchers à Zuid-Beijerland, un polder de la Hollande du Sud. En 1999, en partenariat avec Arian de Jong et Pieter Hugo Visser, je me suis lancé dans l’aventure de l’agriculture biologique. Aujourd’hui nous produisons ensemble des pommes de terre, des oignons, du céleri et des carottes dans le cadre du système de transparence Nature & More.

La terre arable Biostee se compose d’argile marine, ce qui est parfait pour nos cultures.  Nous nous sommes rencontrés à une conférence sur l’agriculture arable biologique et nous sommes rendus compte que nous cherchions tous les trois un nouveau challenge. Quelques mois plus tard, nous avons décidé de nous lancer ensemble dans cette aventure. Travailler de grands champs a beaucoup d’avantages lorsqu’on planifie de cultiver des légumes comme nous l’avions prévu. Il y a des choix implicites dans le maraîchage biologique : le sol sert de base et des machines lourdes peuvent facilement détruire sa structure. On peut prévenir cela en désherbant et en récoltant manuellement, mais les produits deviendraient alors extrêmement coûteux ; le travail coûte cher aux Pays-Bas.

Nous avons mis en place un système impliquant le sarclage des cultures et acheté des machines à large portée qui peuvent travailler une zone étendue en une fois. Les machines circulent toujours sur les mêmes chemins, ainsi les roues touchent le moins possible le sol. Cela donne un sol argileux merveilleusement granuleux, parfait pour les cultures. Notre collaboration nous permet de cultiver biologiquement d’une façon très moderne. Le contrôle des mauvaises herbes sans herbicide est un défi gigantesque, nous aimons tous les trois découvrir de nouvelles méthodes qui ne requièrent pas la pulvérisation de produits chimiques. Nous avons opté pour un sarcloir commandé par GPS qui passe autour des plantes en les évitant et qui nous permet de travailler de grandes surfaces.

Les gens disent parfois que l’agriculture biologique ne peut pas nourrir la planète, mais nous croyons le contraire : nourrissez le sol avec des matériaux biologiques,  ne l’épuisez pas avec des engrais et des produits chimiques, ne détruisez pas la structure du sol avec l’usage de machines lourdes et utilisez les technologies modernes pour combattre les mauvaises herbes. De cette façon, notre entreprise fournit de délicieux produits et peut continuer ainsi pendant des générations.

 

Entretien avec Ard van Gaalen, l’un des trois fondateurs de Biostee

N&M : Ard, quelle est l’histoire courte et concise de Biostee ?
Ard : « Comme je l’ai expliqué plus haut, Biostee a émergé comme un projet de collaboration entre trois entreprises dans la région de Hoeksche Waard, une des îles de la Hollande du Sud ; elle a été déclarée paysage national et est donc protégée contre une urbanisation avancée. « Stee » est un vieux mot néerlandais qui signifie ferme. Nos parents ont cultivé ce sol, ils faisaient de l’élevage laitier. Notre vieille grange porte encore les traces de la manière dont l’étable avait été construite et nous avons encore quelques vieux bidons à lait. Arian de Jong, Pieter Hugo Visser et moi-même souhaitions cultiver des légumes, mais n’aimions pas l’idée de pulvériser les aliments et le sol avec des produits chimiques. Nous cherchions des méthodes qui nous rendraient plus heureux et nous ne voulions plus être des fournisseurs de matière première anonymes. Nous avons trouvé la réponse dans l’agriculture biologique. C’est un marché de niche, mais socialement très étendu. C ‘est nouveau, audacieux et nous constatons que les clients s’intéressent à notre histoire, nous savons donc pourquoi nous faisons ça ! »

N&M : Qu’est ce qui rend Biostee spécial ?
Ard : « La culture biologique qui utilise des techniques modernes peut rompre le cercle qu’on voit si souvent : les gens veulent acheter des produits bios mais ne comprennent pas pourquoi ils doivent payer si cher. Mais les prix doivent aussi couvrir les coûts logistiques. Du fait de notre collaboration, nous pouvons cultiver à une échelle considérable sans un coût du travail élevé, grâce à nos machines commandées par GPS. Cela maintient bas les coûts de stockage et de logistique. Nous pensons que cela aidera à nourrir la planète entière avec l’agriculture biologique. »

N&M : Qu’est-ce qui vous rend heureux ?
Ard : « Nous travaillons le sol que nos parents ont travaillé, évitant l’écueil d’utiliser plus de produits chimiques afin de survivre dans l’hypothèse d’une chute des prix. Les agriculteurs ont une famille et ont besoin d’un revenu, c’est tout à fait compréhensible que beaucoup de collègues soient effrayés de sortir du cercle des produits chimiques. Mais je suis fier quand je vois des effraies des clochers dans le grenier qui aiment chasser nos souris des champs biologiques. Le sol et l’environnement naturel restent sains et donnent des produits dont nous sommes fiers. »

N&M : Quel avenir durable imaginez-vous?
Ard : « Nous sommes loin d’avoir fini notre développement. Au début, vous faîtes des concessions et entrez dans un processus de développement, à la fois personnellement et pour l’entreprise. Cela va au-delà de l’agriculture. Nous essayons d’y impliquer notre environnement. Auparavant, les gens savaient ce que vous cultiviez et comment, mais aujourd’hui il y a beaucoup plus de distance et d’anonymat : les gens achètent leurs produits au supermarché plutôt que chez l’agriculteur, nous devons donc davantage expliquer. Nous le faisons par exemple en proposant des excursions aux entreprises et groupes. Nous partageons savoir et expériences avec d’autres exploitants agricoles. Ce n’est pas un effet boule de neige en soi, mais c’est certainement une évolution qui devient de plus en plus forte. De plus, nous vendons une partie de notre récolte localement via des vendeurs locaux et des paniers de fruits et légumes. »

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