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Younes et Rachida Tazi

Terra Citrus

Salut, nous c’est Younes et Rachida et, avec notre équipe formidable et motivée, nous cultivons une large gamme d’agrumes bios fantastiques et exotiques dont : le citron caviar, les citrons Yuzu et Sudachi japonais, le combava, le citron main de Bouddha, le Wekiwa, les citrons Meyer, le Kumquat Meiwa, et bien plus encore. Des parfums à respirer et savourer pour découvrir les délices de tous ces agrumes. Merci pour l’achat de nos fruits!

Notre exploitation familiale a été créée en 1950 lorsque mon grand-père a acquis 500 hectares de terres près de la rivière Sebou, à proximité de la cité historique de Fez où je suis né 20 ans après », raconte Younes. « En 1986, mon père, alors chirurgien, a planté des orangers sur nos 82 hectares actuels. Aujourd’hui, environ la moitié de nos terres sont certifiées biologiques et j’espère que d’ici 2020, la totalité sera en bio. Grâce aux précédents habitants de la région, notre terre est extrêmement riche en nutriments, pour moi c’est non seulement un don mais aussi un message venu du passé nous demandant de protéger cet endroit précieux pour les générations futures.

Entretien avec Younes et Rachida

Pourquoi vous êtes vous lancé dans le bio ?
Younes : « Lorsque nous travaillions avec des engrais chimiques, nous avons constaté des problèmes sur nos arbres, nous avons donc fait analyser le sol. Les tests ont montré que le sol était incroyablement riche en nutriments. Riche au point que nous n’avons pas cru les résultats, nous avons donc refait le test. Les résultats ont continué à montrer un sol immensément riche, les engrais appliqués étaient simplement trop pour les arbres. Une tombe ancienne, des poteries et des instruments antiques trouvés sur le site témoignent de l’existence d’une histoire riche sur nos terres. Les locaux nous ont répété ce qu’ils avaient appris de leurs ancêtres : il y a environ 500 ans, il y avait un petit village de bergers avec beaucoup de vaches et moutons qui, apparemment, ont pré-fertilisé le sol pour nos arbres fruitiers ».

Que s’est-il passé ensuite ?
Younes : « Quand nous avons pris connaissance de la richesse du sol, la conversion au bio est devenue un choix limpide, nous avons donc cherché quelqu’un qui puisse nous aider à combattre les nuisibles de façon naturelle. Avec Abderahim Chakra, nous avons trouvé la meilleure personne que nous pouvions espérer. Grâce à son expertise, au sol riche en nutriments, à l’eau saine abondante de la rivière Sebou et au climat idéal pour les agrumes, nous avons pu opérer une conversion plutôt paisible vers l’agriculture biologique.

Que pouvez-vous nous dire sur le citron caviar ?
Rachida : « le citron caviar, aussi appelé citron perle ou citron doigt, est un agrume très spécial. La couleur de sa peau peut varier du vert sombre au brun-rouge et chaque fruit contient des petits grains brillants ressemblant à des perles ou au caviar, à la saveur fraiche de citron vert. Ce que j’adore c’est quand les petites perles d’agrumes éclatent en bouche en créant une explosion de saveurs ! »

D’où vient ce fruit ?
Rachida : « le citron caviar est originaire d’Australie où il était consommé par les aborigènes. Il a été récemment redécouvert et plusieurs agriculteurs ont commencé à le produire à plus grande échelle. Cet agrume est particulièrement populaire pour agrémenter des plats de poissons, carpaccios, salades ou de fabuleux desserts.

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Sol

Nous bénéficions d’un sol riche en minéraux naturels. Mais nous devons faire en sorte de maintenir cet état de fait. En plus de la biodiversité plantée sur notre exploitation, nous faisons tout pour ne pas surexploiter le sol. L’agriculture biologique c’est nourrir le sol et non la plante directement, nous produisons donc notre propre compost avec les résidus de la taille et le fumier que nous recevons de la communauté locale, en l’échangeant contre du bois pour le feu obtenu avec l’élagage des branches les plus grosses. Les effets positifs du compost sont nombreux. La gestion de l’eau dans le sol est améliorée, avec un meilleur drainage et une érosion et un ruissellement réduits. Par conséquent, le sol est plus résistant à la sécheresse et aux inondations. La biodiversité est grandement améliorée. Les maladies provenant du sol sont supprimées. Davantage de matière organique est stockée dans le sol, ce qui compense les émissions de gaz à effet de serre. En bref, un bon compostage amène de la fertilité.

Biodiversité

Grâce aux haies végétales naturelles entourant nos champs, nous avons la chance d’observer une large variété de merveilleux oiseaux dont des moineaux africains, des chouettes, des martins-pêcheurs, des cigognes et des aigles. Nous voyons aussi fréquemment des lapins, des sangliers, beaucoup d’abeilles, des papillons, des coccinelles et d’autres insectes qui se sentent absolument chez eux dans nos vergers. En résumé, l’approche biologique est bénéfique pour la biodiversité naturelle. Pour moi la biodiversité, c’est aussi une abondance de différentes variétés et d’espèces. Nous voulons jouer un rôle pour protéger ces espèces et les garder en vie. Notre ferme est un endroit magique pendant la floraison. L’odeur est merveilleuse et la beauté de la multitude de fleurs et de papillons multicolores est envoûtante.

Individu

Chez Terra Citrus, le développement personnel de nos employés est important, non seulement car c’est bon pour les affaires mais aussi car nous avons le sentiment que chacun a le droit de s’épanouir. Au Maroc, il y a encore beaucoup d’inégalités à combattre car nous croyons à l’égalité des chances. C’est également la philosophie du projet développé par ma femme Rachida à Marrakech, appelé Dar Moustaqbel, qui apporte un soutien aux filles pauvres d’une région du sud rural du Maroc.

Dans le Maroc rural, où les écoles sont peu nombreuses et espacées, ce sont les filles qui doivent généralement restées à la maison, alors que les garçons de la famille vont à l’école. Plusieurs pensionnats pour collégiennes se situent dans les villages de montagne près des écoles régionales, les filles peuvent donc aller à l’école tous les jours et obtenir un diplôme du secondaire. La plupart de ces filles rêvent de poursuivre leurs études, mais elles n’en ont pas la capacité financière. De plus, beaucoup de parents pensent que leurs filles doivent se marier jeune et devenir mère au lieu de continuer leurs études.

Pour aider ces filles, le projet Dar Moustaqbel a été créé par Hanneke Ouwehand-Van Hooff. Avec l’aide de Rachida, c’est devenu une maison dévolue à l’éducation. Un endroit où 55 jeunes filles de villages éloignés, très motivées et financièrement désavantagés, sont formées et encouragées. Non seulement pour terminer leurs études supérieures, mais aussi pour devenir des jeunes femmes qui ont confiance en elles, avec les qualités recherchées par les employeurs dans un marché du travail extrêmement compétitif. C’est pourquoi Dar Moustaqbel propose à ses étudiantes des cours supplémentaires toute l’année, par exemple en langue et en informatique. Pour plus d’information, merci de visiter: https://moustaqbel.org/

Société

Nous employons une petite équipe de personnes habitant dans les villages proches. En ce qui concerne la protection des droits de nos employés, nous adhérons à la législation nationale pour ce qui est des problématiques de congé maladie, retraite, assurance et autres droits essentiels. Nous vivons dans un pays où l’assurance santé de base ne couvre pas souvent le coût total de la maladie, nous nous sentons donc obligés de combler certains écarts pour que les gens puissent vivre heureux et en bonne santé.

Un de nos collègues et mort dans un accident, un autre est devenu handicapé physique, alors qu’ils rentraient du marché un jour. En plus d’aider financièrement la veuve, nous avons embauché le frère de notre ancien collègue pour alléger le fardeau de cette famille. Mohammed, qui ne peut plus travailler dans les champs, est aujourd’hui responsable de la sécurité. C’est le moins que nous puissions faire. Et nous aimerions faire plus.

Climat

En ce qui concerne l’énergie renouvelable, le Maroc, non sans surprise, a un rôle de leader, non seulement en Afrique mais aussi mondialement. Le Maroc s’est fixé l’objectif de 52% d’énergie renouvelable par rapport à la consommation énergétique totale avant 2030. La plupart de nos énergies durables proviennent de centrales solaires, mais nous produisons également beaucoup d’énergie éolienne dans le nord du pays, et de l’énergie hydraulique grâce à nos nombreux barrages. Les fruits fournis à Nature & More sont certifiés biologiques, aucun engrais, herbicide ni pesticide chimiques ne sont utilisés, ce qui économise beaucoup d’énergie. En agriculture conventionnelle, ces intrants sont responsables d’une grande partie de la consommation énergétique : jusqu’à 80% du total. Bien entendu, de l’énergie est consommée pour le refroidissement et la station de triage. Les fruits sont principalement transportés en Europe par bateau, la méthode de transport la plus économe en énergie.

Eau

Bien que cette zone ait une faible pluviométrie, nous avons la chance d’avoir la rivière Sebou qui s’écoule sur nos terres. Néanmoins, nous souhaitons utiliser le moins d’eau possible, nous avons donc investi dans une nouvelle irrigation au goutte à goutte autour de nos arbres, ce qui nous a permis de réduire notre consommation d’eau de 66%. Le Maroc a une longue histoire dans la gestion de l’eau, d’anciennes méthodes comme les khettaras (canalisations souterraines utilisées dans les oasis du désert pour distribuer l’eau) sont toujours utilisées par beaucoup de producteurs dans les déserts de pierres. La technologie nous a apporté beaucoup de nouvelles façons de minimiser notre consommation d’eau et c’est toujours mieux d’utiliser l’eau des rivières qui vont de toute façon se jeter dans la mer. Grâce à la rivière Sebou, c’est ce que nous faisons.

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