Je cultive des choux de Bruxelles depuis 1978 alors que j’avais 18 ans. En tant que fils d’exploitant, c’était un moyen idéal de me faire un peu d’argent pendant mes études. Après avoir travaillé 35 ans en conventionnel, j’étais mécontent de la tournure que prenaient les choses et je voulais arrêter complètement. Cependant, pendant une période de réflexion, j’ai commencé à penser à cultiver de façon biologique. L’agriculture biologique est bien plus difficile et c’est ce nouveau défi qui m’a tant attiré.
Donc à présent, pour la première fois, je cultive mes choux de Bruxelles sur un bout de terrain qui appartient à un de mes amis, également producteur laitier bio.
Pour moi, la plus grande différence entre l’agriculture bio et non bio est la manière de gérer les insectes et les nuisibles. Pour un exploitant conventionnel, il est normal de vaporiser dix fois par an, trois produits chimiques différents à chaque fois. Dans l’agriculture biologique, on doit travailler avec la nature et l’on dépend des « insectes amis » comme les guêpes parasitoïdes et d’autres prédateurs naturels. Je vais souvent dans le champ pour vérifier le développement de la population de syrphes. C’est important car cette espèce de mouche mange les larves des choux. Pour être franc, je n’avais jamais remarqué ces insectes lorsque je cultivais de façon conventionnelle, un monde complètement nouveau s’est donc ouvert à moi ! J’envisage maintenant de produire aussi d’autres cultures en bio.