Une initiative de

Louis Ruissen

Louis Ruissen

Salut, je m’appelle Louis Ruissen, je suis producteur biologique de fruits dans la région de la Betuwe, aux Pays-Bas.

La Betuwe se situe au centre du pays, bordée par les grandes rivières le Waal et le Rhin. Grâce à l’argile poreux du lit de la rivière et au climat, cette zone est idéale pour la culture de pommes, de poires et autres fruits. Je suis principalement spécialisé sur les pommes que je cultive biologiquement depuis 1998.

Mes parents étaient aussi fruiticulteurs et possédaient une affaire prospère en Zélande. Cependant, lors de la désastreuse inondation de 1953, ils ont tout perdu et sont partis dans le Noord Oost Polder, une région qui ironiquement faisait encore partie de la mer quelques décennies plus tôt. Cette nouvelle terre était plus adaptée à l’agriculture arable, c’est donc là que j’ai grandi et, en 1982, j’ai repris l’exploitation. Après quelques aventures au Royaume Uni et des études à l’école de fruiticulture, j’ai démarré ma propre exploitation fruitière ici à Varik.

Pour cultiver des fruits biologiques, il faut la lumière du soleil, de l’eau, de l’espace, et comme déjà mentionné, un bon sol. Le drainage est très important car une humidité sur le long-terme a un effet négatif sur les arbres. Ainsi, bien que j’ai de grandes haies autour de mes vergers, je taille les branches les plus basses pour que le vent puisse traverser et garder les arbres plus au sec. Cela participe à la réduction du risque de maladies, ce qui est nécessaire quand on ne peut pas utiliser d’engrais chimiques (comme le font les producteurs conventionnels). De plus, les haies sont un environnement formidable pour les oiseaux et les insectes qui m’aident à cultiver de saines et délicieuses pommes biologiques !

Dans les années 90, j’ai commencé à réfléchir aux raisons qui me faisaient utiliser des produits chimiques dangereux. Penché sur un tonneau de pesticide, j’ai décidé que ce denier ne représentait plus mon avenir, surtout que je venais de devenir papa d’un merveilleux petit garçon. Le choix pour le bio à ce moment-là n’était pas facile à faire, de plus mes arbres souffraient  des araignées rouges (acarien ayant un effet dévastateur sur les feuilles des arbres). J’ai rendu visite à un producteur qui travaillait avec des prédateurs naturels pour combattre le même problème et bien que très chronophage, ce fut efficace et les acariens disparurent.

Cette expérience  m’a enseigné que les arbres ne doivent pas être considérés comme des objets ou des « machines à produire », mais comme une partie d’un processus naturel. Toute chose participe à ce processus  et en devenant de plus en plus expérimenté, tout prend un sens. Aidé par une subvention du gouvernement, je suis officiellement devenu producteur biologique en 1998.

 

Entretien ave Luis Ruissen

Que faut-il pour devenir un fruiticulteur biodynamique ?
Il faut avoir un lien étroit avec la terre et les arbres et aussi une bonne dose de persévérance. Il est essentiel de comprendre ce dont les arbres ont besoin et de ne pas les considérer comme des « unités de production ». Quand j’ai pris conscience des dommages causés par les produits agrochimiques aux gens, au sol, à l’eau et aux poissons, il était clair pour moi que l’agriculture biologique était la seule façon d’avancer.

Quelle est la force de votre exploitation ?
Les arbres fruitiers sont très sensibles à l’humidité, aux moisissures et à certains insectes. J’ai 23 hectares avec une large variété d’espèces différentes que j’ai planté de façon à minimiser l’impact des problèmes .Les fruits sont beaux, ce qui n’est pas toujours facile pour un producteur bio. Une autre de mes forces consiste à cultiver des variétés nouvelles, spécifiques et différentes, préférées des consommateurs actuellement. Cela signifie qu’il faut être capable d’anticiper sur l’avenir car un pommier ne pousse pas en une nuit.

Comment voyez-vous votre coopération avec Nature & More ?
C’est encore le début donc je suis curieux. Ce que j’aime avec Nature & More c’est qu’il permet aux consommateurs de visiter mon exploitation via Internet. Bien que mon portable ne me serve qu’à téléphoner, je suis conscient que toute une nouvelle génération peut, en utilisant leur appareil portable, en apprendre davantage sur mon exploitation quand ils sont dans le magasin ! Tout à fait incroyable. J’espère aussi que les supermarchés et les grossistes vont saisir mon code car c’est important qu’ils soient bien informés des valeurs de l’agriculture biodynamique et de la signification du logo Demeter.

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